Les trilles, de belles indigènes

Depuis quelques années, je m'intéresse de plus près aux plantes indigènes du Québec. D'une part, leur culture permet de protéger la flore de chez nous; de plus, elles sont particulièrement adaptées à nos sols et à nos conditions climatiques, ce qui en fait des végétaux bien résistants. Et pour vous, amis Européens, il est bien évident que, puisqu'elles survivent à nos hivers, elles se cultivent très bien chez vous

Les trilles sont mes vivaces indigènes préférées; ils ajoutent un bel attrait aux forêts lors des balades printanières. Il est donc naturel que je souhaite les intégrer à mon jardin!

Mais pas question de les cueillir en nature! Certains trilles ont un statut de plante vulnérable; il convient donc de les laisser pousser en paix. Si vous souhaitez vous en procurer, achetez des semences ou des plants chez un producteur ou en centre-jardin.

Je vous en présente quelques espèces.

Le trille blanc (Trillium grandiflorum)

C'est l'espèce la plus commune... mais aussi la plus vulnérable à la cueillette. La plante se compose de trois feuilles au centre desquelles émerge une unique fleur blanche, qui tourne lentement au rose pâle. La floraison est printanière; une fois la fleur fanée, le trille forme une baie noire non comestible.

D'une hauteur de 20 à 30 cm, le trille blanc est une plante d'ombre qui forme de belles colonies dans les forêts. Par contre, vous devrez vous armer de patience avant que le jeune plant que vous aurez acheté se reproduise; il peut s'écouler jusqu'à 10 ans avant la première floraison! Le mien a 6 ou 7 ans, j'ai donc espoir d'obtenir une fleur dans un avenir pas trop lointain...

Fait surprenant, les fourmis jouent un rôle important dans la reproduction du trille blanc, en stockant ses graines comme nourriture.

Le trille rouge (Trillium erectum)

Comme son cousin le trille blanc, le trille rouge offre une floraison printanière, avec une fleur unique; celle-ci est d'un rouge foncé et dégagé une odeur, disons, pas très agréable. Ces effluves de viande pourrie attirent ses principaux pollinisateurs.

C'est une vivace qui aime les emplacements ombragés et qu'on retrouve souvent dans les érablières. Elle atteint une hauteur de 20 à 45 cm et a un port plus robuste que les autres trilles.

Le trille rouge est aussi une plante de croissance lente; par exemple, j'en ai semé dans mon petit coin d'ombre et les graines peuvent mettre 2 à 3 ans à germer... J'espère avoir la chance de voir une floraison de mon vivant!

Je vous présente également une troisième espèce; celle-ci n'est pas indigène au Québec, elle pousse plutôt à l'état sauvage dans l'ouest des États-Unis, mais on peut maintenant la trouver sur le commerce et elle se cultive bien ici.

Le trille jaune (Trillium luteum)

Son feuillage vert est tacheté de blanc et sa fleur, d'un jaune verdâtre, dégage un parfum légèrement citronné. De floraison également printanière, le trille jaune se cultive aussi à l'ombre et mesure une quarantaine de centimètres de hauteur. Je n'en ai pas encore chez moi mais je peux vous assurer que je n'hésiterai pas à m'en prucurer un plant si j'en ai l'occasion (il est un peu difficile à trouver).

Je vous encourage à mettre de l'avant la culture de nos belles indigènes, comme les trilles; quoi de mieux pour promouvoir la beauté de notre flore québécoise?