Adorable bermudienne

Il m'est très difficile d'entrer dans une jardinerie sans faire un détour par la section des plantes vivaces; même si j'y vais pour acheter du compost ou un sac de terreau, je dois regarder quelles espèces sont offertes, c'est plus fort que moi. Le plus incroyable, c'est que c'est souvent lors de ces petites incursions à la sauvette que je fais mes plus belles trouvailles! 

Ainsi, cette année, c'est en allant chercher des géraniums rouges (Pelargonium) pour décorer mon vieux banc de bois que j'ai déniché un joli plant de bermudienne 'Moody Blues' (Sisyrhinchium angustifolium).

(Photo : Dcrjsr, Wikimedia Commons)

La bermudienne à feuilles étroites, qui est originaire d'Amérique du Nord, appartient à la même famille que les iris et ça se voit, particulièrement pour ce qui est du feuillage: de longues feuilles lancéolées rigides rassemblées en rosette lui donnent des allures d'iris miniature. Les fleurs, toutes simples mais tout à fait charmantes, éclosent au bout de tiges florales aplaties, dès la fin du printemps. Abondantes au début, elle se font plus sporadiques le reste de l'été. Elles arborent des pétales bleu violacé autour d'un coeur jaune. Malgré leur petite taille, elles attirent tout de même l'attention. Bien ouvertes le jour, elles se referment une fois la nuit venue.

Feuillage 

'Moody Blues'

(Photos : Isabelle Frappier)

Pour une floraison abondante, il est préférable de cultiver la bermudienne au soleil mais elle peut tolérer la mi-ombre. Un sol bien drainé est indispensable et c'est encore mieux s'il est frais. Elle peut quand même supporter une certaine sécheresse. C'est une plante qui croît en touffes mais elle n'est pas particulièrement envahissante. Elle peut se ressèmer spontanément. Sa petite taille en fait un bon choix pour la rocaille ou en bordure. Comme elle ne demande pas d'entretien particulier, on a vraiment intérêt à l'introduire davantage dans nos jardins, où elle n'est hélas pas très présente. 

Voulez-vous une raison supplémentaire de la cultiver? Elle attire les papillons et les oiseaux. Voilà qui n'est pas à dédaigner! 

Diverses espèces de bermudiennes, dont celle-ci, posséderaient des propriétés médicinales; en effet, les Amérindiens l'utilisaient en infusion pour soigner la constipation et les ulcères d'estomac. 

(Photo : Meneerke Bloem, Wikimedia Commons)

Bref, je trouve que la bermudienne devrait être plus connue et qu'on pourrait la voir plus fréquemment sur le marché car, jusqu'à maintenant, je ne lui ai guère découvert de défauts. Je suis ravie d'avoir accueilli cette espèce dans mon jardin et j'ai bien hâte de voir comment elle se comporte, avec le temps. Je vous en reparlerai!