Les cotonéasters, si polyvalents

Les arbustes sont des éléments absolument nécessaires au jardin: avec les arbres, ce sont eux qui structurent l'aménagement. D'ailleurs, on les choisit et on les plante habituellement en premier, avant d'intégrer les vivaces et les annuelles. 

Les espèces ne manquent pas, que l'on recherche des arbustes de grande ou de petite taille, à fleurs, fruitiers, à feuillage caduc ou persistant... Tiens, ça me donne envie de vous parler d'un groupe d'arbustes comptant plusieurs espèces, les cotonéasters.

N'ayez crainte, je ne vais pas toutes vous les présenter (il y en a plus de 200)! Mais voici quelques espèces parmi les plus intéressantes.

Cotonéaster de Dammer (Cotoneaster dammeri)

Ce cotonéaster, qui provient de Chine, pousse rapidement et vigoureusement; avec ses branches rampantes, il peut être utilisé comme couvre-sol. Haut de 30 à 50 cm, il présente de belles feuilles ovales rigides et persistantes, vert foncé avec le dessous gris-vert. La floraison, printanière, offre des fleurs blanches à cinq pétales; elle cède ensuite la place à des petites baies rondes rouges qui durent longtemps et qui font les délices des oiseaux.

Très résistant, le cotonéaster de Dammer peut s'épanouir même dans les sols les plus ingrats; il aime le soleil et la mi-ombre. Son entretien se résume à une taille de nettoyage (suppression des branches mortes) de temps en temps, c'est tout. Pour le reste, on laisse Dame Nature faire son travail.

(Photo : Agnieszka Kwiecien, Wikimedia Commons)

(Photo : Père Igor, Wikimedia Commons)

Cotonéaster de Pékin (Cotoneaster acutifolia)

On l'appelle aussi cotonéaster à feuilles aiguës; vous devinez bien qu'il est originaire de Chine mais aussi de Mongolie. 

Cette espèce a un port érigé et mesure 2 m de haut pour 1 m de large. On peut le cultiver en isolé mais on l'utilise souvent pour les haies ou les écrans. Ses branches arquées portent un feuillage d'un vert luisant qui devient plutôt rougeâtre en fin de saison. De multiples fleurs roses éclosent à la fin du printemps; elles sont ensuite remplacées par des baies bleu foncé persistantes qui attirent les oiseaux à l'automne. 

Très résistant lui aussi, le cotonéaster de Pékin vit très bien dans des conditions sèches; au soleil ou à la mi-ombre, il sera bien heureux. Pas de caprice avec cet arbuste passe-partout!

 

(Photo : A. Barra, Wikimedia Commons)

Cotonéaster horizontal (Cotoneaster horizontalis)

Autre espèce qui provient de Chine, le cotonéaster horizontal offre une certaine ressemblance avec celui de Dammer. Il est rampant, lui aussi, et mesure autour de 40 cm de haut, mais il a la faculté de grimper le long d'un muret. Des rameaux partent de part et d'autre des tiges principales, ce qui donne au tout une disposition qui fait penser à des arêtes de poisson. Les fleurs peuvent être roses, rouges ou blanches; quand aux baies, elles sont rouges. Le feuillage vert tourne à l'orange et au rouge à l'automne.

Comme ses cousins, ce cotonéaster est robuste et tolère les sols secs et pauvres; on le cultive au soleil ou à la mi-ombre lui aussi.

(Photo : Agnieszka Kwiecien, Wikimedia Commons)

Si les fruits des cotonéasters ne sont pas comestibles, ils ne sont cependant pas très toxiques. On peut toujours communiquer avec un centre antipoison dans le doute mais on ne rapporte pas de cas d'empoisonnements graves; tout au plus en est-on quitte pour des petits problèmes digestifs.

Malheureusement, plusieurs jolies espèces ne sont pas assez résistantes au froid pour le Québec (cotonéaster laiteux, bulle, à feuilles de saule, par exemple), mais conviennent aux jardins européens; je vous invite à vous informer si avez la chance d'avoir un climat plus clément.

Comme vous avez pu le constater avec ce bref survol, il existe des cotonéasters pour tous les usages, que ce soit en couvre-sol, pour habiller un mur ou un talus ou simplement donner un peu de hauteur à un aménagement. Avec leur entretien presque nul, ils représentent d'excellents choix pour les jardiniers débutants ou ceux qui n'ont pas beaucoup de temps à investir au jardin. Alors, lequel choisirez-vous?