Le caraganier pleureur: quelle élégance!

Je regrette souvent de ne pas avoir assez d'espace chez moi pour planter davantage d'arbres et d'arbustes; il y a tellement d'espèces qui me font de l'oeil! Mais, bon, je ne vais tout de même pas transformer mon jardin en forêt... Donc, pour le moment du moins, je ne peux pas avoir le plaisir de cultiver un caraganier pleureur (Caragana arborescens pendula) mais ça ne m'empêche pas de vous en parler! 

(Photo : Wilrooij, Wikimedia Commons)

J'ai toujours trouvé les végétaux pleureurs, ou retombants, bien élégants; ce qui est certain, c'est qu'ils apportent du mouvement à un aménagement paysager et en constituent un élément très intéressant.

Le caraganier pleureur est un petit arbre d'ornement greffé sur tige; il peut mesurer jusqu'à 3,5 mètres de hauteur et sa croissance est assez rapide. On le cultive au soleil ou à la mi-ombre. Sa capacité à pousser dans tous les types de sols est un de ses atouts; il est particulièrement bien adapté aux sols secs et pauvres. 

Il n'est pas très fréquent, au Québec du moins, de laisser les tiges retombantes de ce caraganier pousser librement jusqu'au sol, comme sur la photo ci-dessus; on a plutôt tendance à le tailler en parapluie. Je ne suis personnellement pas une adepte de la taille des arbres pour leur donner une forme précise mais je dois admettre que je fais une exception pour les caraganiers; je trouve qu'ils prennent une allure échevelée négligée lorsqu'ils sont mal entretenus. Il est d'ailleurs nécessaire de supprimer les tiges non-retombantes chaque année pour que l'arbre conserve son port pleureur; on procède à cette taille après la floraison, qui a lieu au printemps.

(Photo : Sten Porse, Wikimedia Commons)

Le feuillage du caraganier est d'un beau vert clair; il est composé de jolies feuilles arrondies. À la fin du printemps, il offre une floraison jaune du plus bel effet; les fleurs en papillons me font penser à celles des pois de senteur. Elles donnent ensuite naissance aux fruits, de longues gousses ressemblant à des haricots. 

Je le mentionnais plus haut, le caraganier pleureur est habituellement greffé sur tige, c'est-à-dire qu'il a été greffé sur le tronc d'une autre espèce à tiges droites pour lui donner l'aspect typique d'un arbre (sinon il ressemblerait plutôt à une plante rampante). Le hic avec ce type de créations ornementales, c'est que le porte-greffe (l'espèce qui fournit le tronc et les racines) a souvent tendance à drageonner, soit à développer de nouvelles tiges à sa base. Ces tiges doivent absolument être enlevées car non seulement elles nuisent à la beauté de l'arbre mais elles n'appartiennent pas non plus au caraganier pleureur; si on les laisse prospérer, elles finiront par prendre le dessus et ce n'est vraiment pas ce qu'on veut! 

Drageons à la base d'un jeune caraganier pleureur

(Photo : Jonathan Teller-Elsberg)

Évidemment, entre les drageons à supprimer, les tiges droites à couper et la taille ornementale, si on le souhaite, on ne peut pas nier que le caraganier pleureur demande un certain entretien! Il ne nécessite cependant pas des heures de travail chaque semaine: on procède à toutes ces tâches une fois par année, ce qui n'est quand même pas si ardu. En tout cas, moi, ça ne m'empêcherait pas du tout de le planter chez moi... si seulement j'avais de la place!