L'ABC du foodscaping

C'est une grosse tendance, depuis quelques années déjà, et j'ai l'impression qu'elle est là pour rester. Elle séduit particulièrement ceux qui ont à coeur de se nourrir sainement: ils veulent savoir d'où proviennent les fruits et légumes qu'ils mangent. De plus en plus de gens recherchent une certaine autonomie alimentaire et souhaitent réduire leur empreinte écologique en consommant plus local. Enfin, beaucoup veulent un jardin, oui, mais pas qu'ornemental: ce sont des adeptes du "joindre l'utile à l'agréable". Autant de bonnes raisons d'adopter le foodscaping. 

(Photo: Pixabay)

Qu'est-ce que c'est?

En bon français, on parle d'aménagement paysager comestible; ça consiste tout simplement à intégrer des plantes comestibles dans un paysagement ornemental. Il peut s'agir d'arbres ou d'arbustes fruitiers, de fines herbes, de plantes potagères, bref les possibilités sont nombreuses.

On n'y pense pas nécessairement mais les fruitiers offrent souvent une magnifique floraison, comme plusieurs fines herbes d'ailleurs. Quant aux plantes du potager, leurs feuillages ne déparent pas dans une plate-bande; certains sont d'ailleurs très décoratifs, comme celui de la carotte, des laitues ou certains choux, par exemple. Et je ne sais pas si vous avez déjà vu un plant de rhubarbe en fleurs mais c'est vraiment joli! 

Rhubarbe

(Photo: Teunie, Wikimedia Commons)

On peut créer un aménagement paysager comestible en partant de zéro; on dessine un plan (même rudimentaire) du type d'arrangement qui nous intéresse et on dresse la liste des végétaux qu'on souhaite cultiver. C'est le même processus que pour la création de n'importe quel aménagement, en fait; seulement, on choisit plutôt des plantes comestibles.

Si notre jardin est déjà aménagé, on a également la possibilité de le transformer; on peut très bien remplacer un arbuste qui agonise par un bleutier, planter un argousier  pour créer un petit coin plus ombragé, créer une bordure de ciboulette, d'origan ou alterner des plants de basilic verts et pourpres, utiliser du thym serpolet en guise de couvre-sol, introduire des artichauts dans une plate-bande (laissez quelques boutons floraux éclore... c'est superbe!), créer un arrangement de laitues de couleurs variées... Il n'y a aucune limite à ce qu'on peut faire! 

Laitues 

(Photo: Pixabay)

Fleurs d'artichauts

(Photo : Pixabay)

Origan

(Photo : Pixabay)

Bleuetier, ou myrtilles

(Photo: Pixabay)

Ciboulette

(Photo : Pixabay)

N'oublions pas les plantes médicinales, telles que la lavande, la camomille, la mauve, etc... Elles offrent souvent une magnifique floraison et sont aussi jolies qu'utiles. Sans négliger les fleurs comestibles, qui agrémentent le jardin tout autant que l'assiette. On trouve une belle variété, notamment les capucines, les pensées et les hémérocalles.

Camomille

(Photo: Pixabay)

Quelques conseils

- Comme pour tout aménagement, plantez ensemble des végétaux qui ont les mêmes besoins; c'est la meilleure façon de leur assurer une cohabitation harmonieuse et une bonne santé pour chaque spécimen. 

- Plusieurs fines herbes sont vivaces (ciboulette, menthe, thym, sauge, origan) alors n'hésitez pas à les planter pour un aménagement durable. Idem en ce qui concerne les plantes médicinales et les fleurs comestibles. Vous pourrez ensuite compléter avec des espèces annuelles et ainsi apporter un peu de variété d'une année à l'autre. 

- Informez-vous sur le compagnonnage; certaines combinaisons de plantes sont particulièrement bénéfiques. Par exemple, l'odeur de certaines herbes aromatiques éloigne les insectes qui pourraient ravager des plantes potagères. Mais il y a aussi des espèces à ne pas inviter dans la même plate-bande! Elles peuvent entrer en compétition pour les mêmes nutriments du sol ou l'une d'elle peut produire une substance nuisible pour sa voisine. Renseignez-vous auprès de votre jardinerie ou sur les nombreux sites web consacrés à ce sujet avant de planter! 

- Puisque plusieurs feuilles, fleurs, fruits et racines des plantes que vous cultiverez seront destinées à être consommées, il est impératif de bannir tout pesticide du jardin. Choisissez des végétaux résistants aux maladies et aux insectes ravageurs, vous n'aurez donc pas à intervenir. Si par malheur une infestation survenait, tournez-vous vers les alternatives sans danger pour la santé (et l'environnement) comme la collecte manuelle des insectes, l'utilisation de savon noir ou de liquide vaisselle, les pulvérisations de solutions à base d'ail, ou de bicarbonate de soude, etc. Vous trouverez une foule de ces "recettes" sur le web. 

Je vous ai fait une brève présentation de ce qu'est le foodscaping mais n'hésitez pas à approfondir vos recherches si vous souhaitez vous lancer dans l'aventure. Une chose est certaine, cette façon de cultiver un jardin risque de devenir de plus en plus populaire et c'est une excellente chose; c'est là la preuve que l'horticulture évolue en tenant compte des réalités environnementales mais aussi humaines.