L'irrésistible trolle

En tant que folle de vivaces, j'ai parfois un petit côté maso; si j'arrive la plupart du temps à me résigner lorsque certaines espèces ne se plaisent pas chez moi ou sont trop capricieuses, je suis toutefois incapable de lâcher prise pour certaines autres. C'est le cas du trolle (Trollius x cultorum); je le trouve si beau que je ne peux pas me résoudre à baisser les bras! Malheureusement, je reste sur ma faim avec lui et c'est frustrant...

(Photo: Pixabay)

Oh, ce n'est pas que le trolle soit difficile à cultiver! Seulement, il supporte mal la sécheresse et doit être planté dans un sol plutôt humide; cependant, il aime le soleil. Or, les seuls petits coins humides de mon jardin sont à l'ombre... Bref, vous aurez compris que je ne suis pas en mesure de lui offrir les bonnes conditions mais que je m'obstine à espérer des miracles! 

En fait, je réussis à garder les trolles quelques années, en sol plutôt sec, tant que je prends soin de les arroser souvent; ils fleurissent un peu et je suis alors toute éblouie par ces quelques fleurs. Il arrive que, certaines années, ils ne fleurissent pas du tout. Puis, soudainement, ils disparaissent sans laisser de traces, habituellement après une canicule. Et moi, l'entêtée, je cours en acheter d'autres... 

C'est que j'aime TOUT de cette plante! Son feuillage vert foncé est bien découpé, ce qui le rend décoratif en tout temps. Et quand la floraison survient, à la fin du printemps, c'est le bonheur : les fleurs, qui se déclinent dans toutes les teintes de jaune, du crème à l'orangé, ressemblent à de gros boutons d'or. C'est tout simplement ravissant! Et les cultivars à fleurs doubles sont encore plus spectaculaires.

(Photo: Pixabay)

Les trolles ont un port arbustif et mesurent entre 50 et 80 cm de hauteur. Ils ne sont pas du tout envahissante; on peut les utiliser en bordures, dans les plates-bandes ou en massif.

Ils présentent une certaine toxicité mais comme les substances nocives se retrouvent surtout au niveau du rhizome, qui est sous terre, les risques d'empoisonnement sont relativement faibles. Ce sont les animaux, avec leur manie de creuser et de déterrer les plantes, qui y sont le plus vulnérables. 

Le trolle aurait des vertus médicinales, notamment anti-rhumatismales. Traditionnellement, on l'utilisait contre le scorbut, entre autres en Russie; heureusement, cette maladie se fait assez rare de nos jours! 

(Photo : Averater, Wikimedia Commons)

Alors, si vous avez chez vous un petit coin ensoleillé dont le sol n'est pas trop sec, je vous suggère fortement d'y planter des trolles; je suis persuadée que vous aller adorer!