Article invité : Comment avoir un potager sur son balcon (ou sa terrasse)?

De nos jours, la majorité des gens souhaite manger sain, manger local et éviter le gaspillage; le potager redevient un incontournable, tant en ville qu'à la campagne. Quoi de mieux que de cultiver soi-même ses aliments?

Comme vous le savez, j'ai connu bien des déboires avec mes tentatives de potager... Je ne suis vraiment pas douée avec les fruits et les légumes, c'est presque comme si c'était une malédiction chez moi! Heureusement, certaines personnes sont beaucoup plus habiles que moi avec ces plantes et peuvent vous conseiller. 

C'est pourquoi je cède aujourd'hui la place à une invitée: Fahima, qui est l'auteure du blog Potager Balcon, partage avec vous son savoir-faire. Bonne lecture! 


Comment avoir un potager sur son balcon (ou sa terrasse)?

Qui n’a jamais rêvé d’avoir sa nourriture à portée de cuisine ? Certainement pas moi. Et j’imagine que si vous me lisez, c’est que vous aussi. Sauf qu’il y a comme un hic. Vous n’avez pas de jardin. Pourtant, vous êtes comme moi... captivé par les plantes ! Et si je vous disais qu’il y avait toujours quelque chose à récolter même sur une fenêtre ? Que vous ayez une simple fenêtre, un balcon ou une terrasse (bande de veinards), vous allez découvrir dans cet article mes meilleurs conseils pour vous lancer dans la culture d’un potager en pot.




 

1. Connaître son balcon par coeur

Trop peu de gens y pensent. Pourtant, pour commencer sur de bonnes bases, mieux vaut avoir en tête quelques informations essentielles sur votre balcon.

 

Quelle est son orientation au soleil ?

A quel moment de la journée le soleil apparaît-il ?

Votre balcon est-il orienté plein sud mais à l’ombre à certains moments à cause d’un bâtiment en face par exemple ?

De combien d’heures de soleil il bénéficie environ ? Bien évidemment, tout dépend de la saison, mais savoir qu’on a 3 heures de soleil en été si on veut faire pousser des aubergines, c’est bon a savoir. 😉

 Prenez en compte ces informations car elles vous permettront de choisir au mieux les plantes que vous souhaitez cultiver sur votre balcon, mais aussi d’agencer au mieux votre potager urbain.

 

2. Utiliser l’espace horizontal ET vertical

Je vous l’accorde, c’est assez contre intuitif car lorsque l’on jardine en pleine terre on est plutôt au sol donc à plat, à l’horizontale. Cependant, sur un balcon (ou une terrasse) on a cette chance d’avoir des murs et une rambarde que vous pouvez très simplement utiliser pour y accrocher des pots ou des suspensions. Il y a énormément de choix en terme de contenants que vous pouvez utiliser à la verticale pour jardiner. Il existe des tours que vous pouvez acheter ou fabriquer vous-même, des “murs” à poches en feutres géotextile…




 

Tout ceci est une bonne opportunité de pouvoir cultiver davantage sur un petit espace mais gardez en tête deux choses lorsque vos choisirez vos contenants :

-        prenez en compte que certains pots peuvent faire de l’ombre aux autres. Cela peut-être aussi bien un avantage qu’un inconvénient. Tout dépend de ce que vous souhaitez en fonction de l’orientation au soleil et surtout des besoins de votre plante.

-        Ces contenants pour cultiver à la verticale sont généralement de taille limitée ce qui n’est pas l’idéal sur un balcon pour plusieurs raisons. La principale est que plus un contenant est petit, plus la terre sèchera vite. Vous risquez alors d’être esclave de votre potager urbain. Surtout en été. Mon conseil est donc d’éviter les pots de trop petite taille. 20 cm de diamètre minimum est une dimension plus que correcte. Mieux vaut ne pas y penser. Sauf si vous avez des cactus, mais dans ce cas, on est plus dans le potager !

 

3. Choisir un bon terreau

Lorsque j’étais néophyte, je dois vous avouer que je n’ai pas accordé beaucoup d’importance à la qualité de mon terreau. J’en récupérais un peu par ci, un peu par là, chez de la famille… Aucun pot n’avait le même substrat et c’est une erreur que je ne veux pas que vous reproduisiez !

 

Déjà, parce que lorsqu’une plante ne pousse pas correctement, il est plus difficile d’en connaître la raison si vous cultivez différentes plantes dans des pots contenant un terreau qui n’est pas le même dans chaque pot. Il sera plus difficile de comprendre ce qui a cloché. Par exemple, vous ne saurez pas si le problème vient de la variété de la plante en elle-même ou du terreau, de l’exposition…

 

Autre chose de simple et de basique mais dont il faut se rappeler : c’est dans le terreau que se trouve la première nourriture de vos plantes. Celle qui va leur permettre de se développer. Certes, vous serez amené du printemps jusqu’à l’automne à mettre de l’engrais liquide. Toutefois, l’engrais ne fait pas tout et c’est plus un complément qu’un élément essentiel.

 

Comment choisir son terreau ? Déjà, l’idéal est qu’il contienne du compost. Si vous optez pour un terreau spécial potager, il devrait en contenir. Mais si vous avez du compost, vous pouvez utiliser un terreau universel et y ajouter un tiers de votre compost et/ou de la terre de jardin en plus qui va apporter des matières vivantes. Très important.

 

Pensez également à vérifier la mention “utilisable en agriculture biologique” sur votre sachet de terreau. Vous pouvez aussi vérifier le taux de rétention s’il est indiqué. L’idéal est qu’il soit supérieur ou égal à 70%.

 

Une technique révolutionnaire que j’utilise sur mon balcon

 

Si vous êtes adepte de l’antigaspi ou que vous êtes ouvert à d’autres alternatives, ce que vous allez découvrir maintenant risque de vous plaire. C’est une technique étonnante qui permet de ne pas avoir à acheter de terreau. Cette technique donne de très bons résultats pour un potager en pot.

 

C’est technique, c’est la culture en lasagne. Elle est pratiquée depuis bien longtemps et se fait initialement en pleine terre. Mais ce qui est beau, c’est que l’on peut aussi tout à fait la réaliser en pot.

 

Tout comme le plat italien, la culture en lasagne consiste en une succession de couches de différentes matières. Ce qui est génial avec cette méthode, c’est qu’elle est écologique car elle vous permet de ne pas jeter vos déchets organiques. Elle vous permettra également de faire des économies en matière de terreau et surtout d’avoir de belles plantes bien nourries pour peu que vous l’entreteniez correctement.

 

C’est très simple à faire. Il vous faudra :

 

-        des cailloux ou des billes d’argiles pour éviter l’eau stagnante au fond du contenant (comme pour n’importe quel pot),

-        un peu de terre ou de terreau (neuf ou usagé, peu importe),

-        des matières sèches (carbonées) comme du carton, des feuilles mortes, des brindilles…

-        des matières fraiches (azotées) comme des épluchures de fruits et légumes (en évitant les agrumes et les aliments de la famille de l’oignon et de l’ail…),

-        facultatif : du compost et des vers de terre,

-        du paillage afin de recouvrir la terre d’une couche isolante et protectrice. Cela peut-être n’importe quel paillis trouvé en jardinerie, de la paille, des brindilles, des feuilles mortes…

 

Pour réaliser votre pot, vous avez simplement à mettre les différents éléments en commençant par la couche de cailloux ou de billes d’argiles. Ensuite, mettez un peu de terre et/ou directement les matières sèches puis les matières humides. Recouvrez le tout de terre et de compost si vous en avez. Finissez par du paillage si vous souhaitez planter dedans directement. Le pot peut être rempli jusqu’à ras car la matière va sûrement s’affaisser au bout de quelques semaines.

 

Pour les matières sèches et les matières humides, alternez les différentes couches dans votre pot. Pour l’épaisseur de chaque couche, c’est à vous de voir. La seule chose importante à respecter, c’est l’équilibre des matières sèches/humides.

 

Lorsque votre lasagne s’affaisse, ajoutez simplement un peu des différentes matières sèches et humides, un peu de terre et paillez pour lui redonner du volume. Faites ceci régulièrement quand vous sentez qu’elle baisse de volume au moment des nouvelles plantations par exemple. Une lasagne entretenue, c’est une lasagne perpétuelle ! Vous n’aurez plus besoin d’acheter des sacs de terreaux en jardinerie.




4. Cultiver des plantes adaptées à votre contexte

On y pense pas toujours, mais ce point a toute son importance. Qui ne connaît pas quelqu’un qui s’est déjà dit au supermarché : ”Tiens, j’achèterai bien un pied de tomates-cerises, ça peut être sympa d’en avoir directement à la maison !” Alors on le met dans le chariot, et on le plante sur le balcon. Et parfois, (pour ne pas dire souvent) ça ne se passe pas comme prévu.

 

Et pour ceux qui ont la chance de le voir grandir et faire des feuilles, (peut-être même des fleurs) le petit pied de tomates-cerises ne fait pas des fruits à tout les coups. Et pour cause. Je sais que vous vous êtes déjà posé la question “mais pourquoi ça pousse pas ?” et que vous n’avez peut-être pas encore trouvé la réponse. Et bien peut-être que le petit pied de tomates-cerises ne reçoit pas assez de soleil dans la journée ! Ceci est une raison parmi d’autres. Mais le point que je veux soulever, c’est que je vois trop souvent des néo-jardiniers urbains acheter les plantes qui leur plaisent sans se soucier de ce qui est adapté à leur balcon, à leur saison…

 

Comme vous l’avez vu dans la première partie, connaître son contexte permet de choisir les bonnes plantes. Plus vous avez de soleil dans la journée (cinq heures ou plus), plus vous pourrez cultiver des légumes du soleil et des fruits comme les tomates, les courgettes, les aubergines, les piments, les poivrons, les fraises et autres fruitiers nains adaptés à la culture en pot.

 

A l’inverse si vous avez peu de soleil (une a deux heures max) il vaudra mieux vous diriger vers des plantes feuillus comme les aromatiques, les salades, les épinards, les choux non pommés comme le kale, le pak choï ou encore le mizuna…

 

Attention, cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas cultiver autre chose. Je vous donne cette information à titre indicatif afin que vous puissiez privilégier les plantes susceptibles de vous donner le plus de récoltes chez vous. Mais les expériences sont tout aussi intéressantes et plus vous en ferez, plus vous connaîtrez votre espace sur le bout des doigts.

 

Le contexte comme je l’évoquais en deuxième partie, c’est aussi la saison. Parfois vous allez retrouver dans les étals des supermarchés des pieds de tomates-cerises très tôt alors que les planter en extérieur risquerait de leur être fatal à cause des risques de gelées présents dans certaines régions de France métropolitaine jusqu’à mi-mai.

 

De même, lorsque vous achetez un sachet de graines, il y a la plupart du temps la période de semis qui est mentionnée. Cela démontre bien qu’il y a des périodes propices plus ou moins longues pour chaque plante.


5. Observer c’est la clé !

Je ne pouvais pas terminer sans vous parlez d’un point essentiel que devrait développer tout jardinier débutant ou confirmé. C’est l’observation.

 

Observer avant d’agir est primordial pour ne pas faire des actions plus néfastes que bénéfiques. Lorsque vous constatez quelque chose qui vous semble anormal mais que vous ne l’avez pas encore identifié, n’hésitez pas à faire des recherches en décrivant la situation dans un moteur de recherche. Puis analysez pour pouvoir adopter la bonne attitude.

 

Parfois, il suffira simplement de surveiller et de regarder l’évolution. Il n’est pas toujours nécessaire d’agir, parfois la situation se règle spontanément. Parfois une simple taille suffira, parfois il faudra faire une petite “potion” en cas d’atteinte importante, d’une maladie ou d’un envahissement d’insecte ravageur.

 

Une petite potion universelle qui convient contre pas mal d’insectes notamment les pucerons consiste à mélanger 1 cuillère à soupe de savon noir dans un litre d’eau. Il faudra remuer et vaporiser tout les jours voir plusieurs fois par jour selon l’état de la plante. Pour plus d’efficacité, vous pouvez ajouter une gousse d’ail écrasée.

 

Mais observer ce n’est pas seulement en cas d’atteinte visible. Cela peut-être aussi pourquoi mes radis ne poussent pas ? Il faudra alors se demander s’ils sont au bon endroit ? Si le terreau est adapté, s’ils ont besoin d’engrais…

 

Pour conclure..

Vous savez désormais tout ce vous devez savoir pour bien démarrer un potager sur votre balcon ou terrasse alors allez-y ! Passez à l’action ! Même si vous ne maîtrisez pas tous les éléments, cela viendra au fur et à mesure.


L’apprentissage par essai erreur, est une bonne école. L’expérimentation après la théorie il n’y que ça de vrai alors... foncez !





Je tiens à remercier Fahima pour cette collaboration et n'oubliez pas de visiter son blog!







Commentaires

  1. Utiliser la verticalité est une sublime idée!
    J'adore les murs végétaux d'ailleurs.
    Belle journée,

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    1. En effet! Puisqu'on le fait déjà en horticulture ornementale, on peut très bien appliquer le concept au potager urbain.

      Belle journée à toi

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  2. Super! De très bonnes idées. Alors, plus aucune raison de ne pas avoir de potager...

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  3. C'est top pour les gens qui n'ont pas de jardin, mais qui ont tout de même la chance d'avoir un balcon !

    Pour ma part, j'ai la grande chance d'avoir un petit jardin où j'ai fait un bout de potager :)

    Bise

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  4. Très intéressant! Je ne connaissais pas cette technique en lasagne en pot... Et tout ça me donne hâte au printemps!

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    1. Eh que je te comprends! On a toujours hâte de rejouer dans la terre...

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  5. tres interessant ! j y penses sérieusement !

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  6. Hello,
    J'ai la chance d'avoir un grand balcon, donc je peux me faire plaisir à jardiner.
    Je pense qu'en suivant ces astuces, je peux augmenter ma production !!

    Merci et belle soirée

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    1. Sûrement! Ce sont effectivement de bons trucs que Fahima nous donne.

      Bonne journée!

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