Assassinats de plantes: je plaide coupable

Si vous me suivez depuis un certain temps, vous savez à quel point je raffole des plantes et plus particulièrement des vivaces. Pourtant, il m'est arrivé à quelques reprises d'en tuer. Oh, me direz-vous, ça arrive à tout le monde de perdre telle ou telle plante, par malchance ou parce qu'on a oublié de s'en occuper. Mais, là, je ne parle pas de mort accidentelle; je parle de vivaces que j'ai vraiment tuées. Volontairement.

Remarquez, mes assassinats horticoles sont rarement prémédités; il s'agit le plus souvent d'une pulsion à laquelle je cède, habituellement parce qu'une goutte d'eau a fait déborder le vase et que je ne peux plus tolérer la présence de ma victime dans mon jardin. 

Ainsi, la semaine dernière, alors que je faisais le ménage automnal de mes plates-bandes, j'ai subitement arraché et mis au compost mes plants de rudbeckie trilobée. Il faut dire que je résiste à l'envie de le faire depuis 2 ou 3 ans; il s'agit d'une plante qui se ressème énormément et je passais pas mal de temps à arracher les plantules qui germaient un peu partout, même dans la pelouse. Mais les fleurs étaient si jolies! 

(Photo : Isabelle Frappier)

Sauf que, cette année, je me suis aperçue que ces plantules toujours plus nombreuses ont commencé à envahir sournoisement le pied d'une autre vivace qui, elle, s'étiolait. C'était clairement un signe que je perdais le contrôle de cette rudbeckie; pour le bien-être de ses voisines, je me suis donc décidée à l'éliminer. 

Je vais d'ailleurs probablement avoir des centaines de bébés plants à arracher l'année prochaine, jusqu'à ce que toutes les graines qui se sont disséminées au cours de l'été aient germé... Mais je suis convaincue qu'une fois que j'aurai complètement éradiqué la rudbeckie trilobée du jardin, je serai bien soulagée. 

Bien sûr, ça me fait de la peine... mais comme vous le voyez, mon crime ne me pèse pas trop lourd sur la conscience! 

Il faut dire que je n'en suis pas à mon à premier "planticide"; au fil des ans, il a parfois fallu que je me débarrasse de certaines de mes vivaces pour des raisons similaires. Je pense entre autres au bugle rampant (Ajuga reptans) ou à la tanaisie (Tanacetum). Par contre, en ce qui concerne l'herbe aux goûteux (Aegopodium podagraria), je considère qu'il s'agit d'un cas de légitime défense! Je ne comprends même pas pourquoi cette plante est encore disponible sur le marché... 

Bugle rampant

(Photo : Pixabay)

Morale de l'histoire: il faut parfois s'attendre au pire lorsqu'on prend le risque de cultiver une plante envahissante. Si on parvient à la gérer, soit en la plantant dans un petit coin bien à elle où elle sera cantonnée, ce n'est pas toujours le cas quand on l'intègre à une plate-bande. Et, parfois, il n'y a pas d'autres options que de passer à l'acte...

Et vous, avez-vous des assassinats horticoles à confesser?