Portrait de plante: la physostégie

Rares sont les plantes ornementales qui font l'unanimité; en effet, même s'il s'agit de merveilles de la nature, cela ne signifie pas qu'elles sont parfaites... Elles sont habituellement belles, c'est ce qui nous pousse à les cultiver, bien sûr! Mais pratiquement chaque espèce possède ses petits défauts qui font qu'elle déplaît à certains jardiniers; il peut s'agir d'une sensibilité à certaines maladies, d'une courte durée de vie, d'une floraison peu durable, d'une odeur pas très agréable, etc. Après tout, ce sont des organismes vivants, magnifiques et imparfaits! 

La physostégie (Physostegia virginiana), vedette de cet article, fait justement partie de ces plantes qui divisent vraiment les amateurs d'horticulture: certains l'adorent, les autres la détestent. 

(Photo : robin_ottawa, Wikimedia Commons)

Et en quoi peut-elle être détestable, me demanderez-vous? Tout simplement parce qu'elle s'étale rapidement grâce à ses rhizomes, des petites tiges souterraines qui s'enracinent; ce faisant, elle peut rapidement devenir envahissante, ce qui ne plaît pas à tout le monde.

Personnellement, ça ne me dérange pas vraiment dans le cas de cette plante-ci car les racines sont superficielles et les tiges, très faciles à arracher. Je la contiens donc dans l'espace que je souhaite lui allouer en supprimant les tiges qui en débordent. On peut également installer un contenant sans fond ou une barrière quelconque autour du plant pour l'empêcher de se répandre. En tout cas, la physostégie est une envahissante beaucoup moins difficile à contrôler que le muguet ou la lysimaque cilliée et je ne me prive pas de la cultiver! 

Donc, à quoi ressemble cette vivace? Eh bien, elle est composée de grandes tiges (de 50 à 80 cm) garnies de feuilles étroites très légèrement dentées, qui peuvent être panachées de blanc chez certains cultivars ('Variegata'). Ces tiges bien rigides ne nécessitent pas de tuteurage. En seconde moitié d'été se forment des épis floraux très serrés, où éclosent les fleurs en forme de trompettes; celles-ci sont roses ou blanches, selon la variété. 

(Photo : Maja Dumas, Wikimedia Commons)

Ces fleurs ont une caractéristique particulière: on peut les déplacer latéralement et elles demeurent dans cette position, ce qui leur vaut le surnom de "plante obéissante". À quoi cela sert-il? Je n'en ai pas la moindre idée. Et, bien franchement, à la quantité d'épis de physostégie qu'il y a dans mon jardin, je n'ai pas vraiment le temps de m'amuser à jouer à en déplacer les fleurs! Mais c'est tout de même rigolo et ça peut occuper un enfant pendant quelques minutes! 

De par son nom latin, vous aurez compris que cette espèce est originaire d'Amérique du Nord; en effet, on la trouve aussi à l'état sauvage au Québec. C'est une plante qui se cultive au soleil ou à la mi-ombre; j'ai des plants sous ces deux expositions et ils se comportent tout aussi bien les uns que les autres. 

(Photo : David J. Stang, Wikimedia Commons)

'Summer Snow'

La physostégie est plutôt résistante aux insectes et aux maladies; elle ne souffre pas trop non plus du manque de pluie, en autant que la situation ne s'éternise pas, évidemment. Bref, c'est une vivace qui ne demande pas d'entretien particulier, si on excepte la nécessité de la contenir pour que la talle n'envahisse pas tout l'espace de la plate-bande! Mais comme je le mentionnais plus haut, ce n'est pas très difficile de le faire. 

Que pensez-vous de cette plante? Oseriez-vous la cultiver malgré ce petit défaut?