L'ABC du compostage

S'il est une matière que l'on a tout intérêt à utiliser en abondance au jardin, c'est bien le compost. J'ai eu l'occasion de parler de ses bienfaits dans L'or brun du jardinier; ses usages sont multiples et, personnellement, je ne saurais m'en passer.

On sait que les sites d'enfouissement des déchets débordent littéralement; conscient de la nécessité de réduire leur empreinte écologique, un nombre croissant de citoyens se met au compostage.bC'est là une excellente initiative; il existe cependant une foule de petites choses à savoir avant de se lancer dans l'aventure.

(Photo : Pixabay)

Où composter?

Alors là, on a l'embarras du choix! On peut simplement faire un tas à l'air libre dans un coin discret du jardin, acheter un composteur sophistiqué ou fabriquer soi-même une caisse semblable à celle sur la photo ci-dessus. À noter qu'au Québec, plusieurs municipalités offrent une subvention à l'achat d'un composteur; bonne idée de s'en informer!

Peu importe le type de composteur qu'on choisit, il est primordial que celui-ci soit situé dans un emplacement ombragé et bien aéré. Il est aussi important que le contenant n'ait pas de fond et soit en contact direct avec le sol.

Si vous fabriquez une boîte à compost, assurez-vous de ne pas utiliser de bois traité chimiquement.

Si vous choisissez de procéder le plus simplement, soit en tas, donnez à celui-ci une forme pyramidale et ne le couvrez pas.

Comment le compostage se fait-il?

Les détritus que l'on met à composter subissent des modifications par l'action de microorganismes qui les décomposent; avec le temps, ils se transforment en un terreau contenant de nombreux nutriments, ce qui est bénéfique pour la santé du sol... et des plantes qui y poussent!

La recette

Il ne suffit pas d'entasser les déchets biodégradables au petit bonheur la chance! Pour obtenir un compost de qualité, il est important de respecter certains points:

- Maintenir un bon équilibre entre la matière humide (résidus de cuisine, débris de plantes) et la matière sèches (feuilles mortes) en alternant les couches. Il est toujours préférable que la couche supérieure soit constituée de matière sèche afin de prévenir d'eventuelles odeurs.

- Débuter en commençant par une couche de compost mûr favorise le processus.

- Mélanger le contenu au moins 2-3 fois par mois pour l'homogénéiser et aider au travail des microorganismes.

- Maintenir une bonne humidité; il peut arriver qu'on ait besoin d'arroser le tout mais attention! Le compost doit être humide mais pas détrempé.

(Photo : Pixabay)

Que peut-on mettre dans le composteur?

- Les déchets de cuisine végétaux (pelures de fruits et légumes)

- Les coquilles d'oeufs broyées

- Les sachets de thésl ainsi que les filtres et le marc de café

- Les écales de noix

- Le papier journal déchiqueté

- Le vieux terreau d'empotage

- Les résidus de jardin (fleurs fanées, petites branches fraîchement taillées, mauvaises herbes, feuilles mortes, etc).

- Les cheveux humains et les poils d'animaux.

À proscrire

- Les résidus animaux (viande, graisse, os)

- Les excréments et la litière de Minet

- Les matières comme le plastique, le verre, le métal, etc.

- Les tissus

- Les plantes malades

- Les mauvaises herbes montées en graines

Bref, ce ne sont pas tous les déchets qui sont compostables! On n'utilise que des matière organiques.


Combien de temps faut-il pour que le compost soit prêt?

Il n'y a pas de durée vraiment précise; cela dépend de l'humidité, de l'oxygène, de la grosseur des résidus, bref d'une foule de facteur. Disons que, règle générale, il faut environ un an.

La meilleure façon de savoir si votre compost est prêt, c'est de l'examiner: il doit avoir la texture d'un terreau (on ne doit pas y voir de déchets non-décomposés) et dégager une bonne odeur d'humus. Un compost bien fait ne dégage aucune mauvaise odeur.

(Photo : Pixabay)

Les avantages de composter chez soi

- Vous réduisez la quantité de déchets que vous produisez (jusqu'à 30 % de moins, selon l'organisme Équiterre).

- Plus besoin d'en acheter = économies!

- Le compost maison est le meilleur; vous savez ce qui le compose. Bien des gens de ma connaissance se plaignent que le compost vendu ou distribué par les municipalités est plein de graines de mauvaises herbes... Dans ma ville, on nous encourage à y mettre plein de cochonneries, dont la litière de chat souillée; on ne veut pas ça dans notre jardin!

En résumé, faire son propre compost n'a rien de bien sorcier et nous assure de la meilleure qualité si on suit ces simples règles. Et il s'agit d'un geste concret que l'on peut poser pour aider la planète.