La bonne plante au bon endroit

Quand on jardine, on travaille avec des organismes vivants; aussi ne faut-il pas se surprendre si les plantes nous font parfois des caprices, tombent malades ou si des insectes ravageurs nous jouent de mauvais tours.

Ce dont on ne se rend pas compte, c'est que c'est souvent de notre faute si nos plantes nous font des misères! Nous sommes tellement habitués, nous les humains, à aménager notre environnement selon notre volonté que nous croyons pouvoir avoir le dessus sur Mère Nature. Que nenni! Tenez-vous le pour dit: la nature finit toujours par avoir le dernier mot.

(Photo : Pixabay)

Ainsi, nous nous entêtons à vouloir à tout prix que telle plante soit à telle place parce que "c'est là que ça fait le plus beau"; si les conditions conviennent à la plante en question, parfait! Si ce n'est pas le cas, on risque d'avoir des problèmes...

C'est bien connu, le stress chez l'humain peut mener à des ennuis de santé; c'est la même chose pour les végétaux. Le stress les affaiblit.

Ainsi, une plante d'ombre plantée au plein soleil risque de ne pas être très heureuse... Au mieux, elle aura beaucoup trop chaud et en souffrira. Elle sera alors vulnérable aux maladies et aux insectes. Il y a même de fortes chances pour qu'elle brûle... et meure.

Idem pour une plante de milieu humide installée dans un sol très sec; continuellement assoiffée, elle ne sera pas en santé. Le contraire est aussi vrai; une plante de sol sec pourrira si la terre dans laquelle elle pousse est mal drainé et constamment détrempée.

(Photo : Pixabay)

Pour assurer santé et beauté à nos végétaux, il est primordial de les cultiver en respectant leurs besoins; c'est le meilleur moyen d'éviter les problèmes et, par ricochet, de ne pas avoir à utiliser des fongicides, insecticides et autres produits nocifs. Ce qui s'inscrit parfaitement dans l'évolution de l'horticulture, qui se veut de plus en plus écologique.

Quelques conseils

- Informez-vous sur les besoins des végétaux que vous achetez avant de les planter; rien de plus facile avec Internet! Ne vous contentez pas de regarder l'étiquette; visitez plusieurs sites web et notez quel type de sol leur convient, s'ils apprécient le soleil ou non, s'ils tolèrent la chaleur et/ou le froid, etc. Plus vous en saurez sur les besoins d'une plante, plus vous serez à même de les combler.

- Prenez le temps d'étudier votre jardin; notez les heures d'ensoleillement que reçoit tel ou tel espace, repérez les emplacements à l'abri des grands vents, faites une analyse du sol pour déterminer les zones acides ou alcalines, observez les endroits où le sol est sec et ceux où il est plutôt humide. Toutes ces informations pourront vous être bien utiles. 

- Il est possible d'amender le sol pour en modifier la structure; en y ajoutant du compost, par exemple, on peut alléger un sol lourd et glaiseux ou améliorer la rétention de l'eau dans un sol sableux. Idem en ce qui concerne son pH; de la mousse de tourbe (peatmoss) ou des aiguilles de pins mélangés à la terre l'acidifient, tandis que la chaux agricole ou la cendre de bois peuvent en réduire l'acidité. 

- On peut aussi simplement composer avec le sol que l'on a! C'est ce que je fais. Je me contente d'ajouter un peu de compost pour la matière organique qu'il fournit.

- Il arrive que, pour certaines plantes, les informations concernant l'exposition (soleil ou ombre) diffèrent d'un site à l'autre, ce qui est bien embêtant... Dans le doute, plantez à la mi-ombre! Vous éviterez les feuillages brûlés; au pire, la floraison sera un petit peu moins abondante, c'est tout.

- Si vous devez meubler un espace bien précis, faites une liste des végétaux qui y seraient bien adaptés avant d'aller au centre-jardin.

- Une plante, ça se déplace! Bon, c'est plutôt ardu dans le cas d'un arbre, évidemment, mais c'est tout à fait faisable pour les petits arbustes et les vivaces. Alors si vous constatez qu'une plante a la mine basse, il est possible qu'un petit déménagement lui fasse du bien. Bien entendu, il est préférable de ne pas procéder à cette opération en temps de sécheresse ou au beau milieu d'une canicule... Le printemps et l'automne sont les meilleures périodes pour le faire. Il y a cependant certaines plantes qui ne tolèrent pas d'être dérangées; un plant de pivoine, par exemple, peut prendre une dizaine d'années à s'en remettre et recommencer à fleurir! Encore une fois, s'informer est essentiel.

(Photo : Isabelle Frappier)

Bref, il faut se débarrasser de l'idée selon laquelle on peut "forcer" nos plantes à pousser à l'endroit où on souhaite qu'elles le fassent; je le répète, la nature a toujours le dernier mot!