Les mauvaises herbes, hantise des jardiniers

Quand on aménage un jardin, qu'il soit ornemental ou potager, il est certain qu'on devra se mesurer à un ennemi de taille: les mauvaises herbes. Eh oui, le désherbage est l'une des actions qu'on doit poser régulièrement, même si c'est long et ennuyeux! Mettre un paillis peut aider mais ça ne l'éliminera jamais complètement. Non seulement le désherbage est-il nécessaire d'un point de vue esthétique mais ces plantes dont on ne veut pas et qui se propagent habituellement assez vite "volent" l'eau et les nutriments dont nos végétaux ont besoin.

Je conseille toujours le désherbage manuel; les herbicides chimiques, en plus d'être nocifs pour la santé, ne sont pas nécessairement sélectifs. S'ils tuent les pissenlits, il y a de fortes chances qu'ils puissent tuer vos plants de haricots ou vos rudbeckies...

Les plantes indésirables qui poussent chez vous peuvent s'avérer un bon indicatif de l'état de votre sol: manque d'humidité, carences, acidité, etc. En apprenant à les connaître, on peut avoir une bonne idée du problème, s'il y a lieu, et y remédier.

Voici donc quelques mauvaises herbes parmi les plus communes.


Le grand plantain (Plantago majus)

En voici une qui n'a pas que du mauvais! Bon, d'accord, elle est plutôt laide et on ne tient pas à l'avoir chez soi mais ses feuilles ont la propriété de calmer les démangeaisons ou la douleur causées par les piqûres d'insectes.

Sa présence indique un sol compacté; on le trouve d'ailleurs surtout dans la pelouse, là où le piétinement est fréquent. Un apport de compost pourrait améliorer la situation.

(Photo : Rasbak, Wikimedia Commons)

Le pissenlit (Taraxacum officinale)

La plus connue, sans aucun doute! On le retrouve partout et il ne passe pas inaperçu avec ses fleurs d'un jaune éclatant. Ça me rappelle les premiers bouquets que mes filles m'offraient, toutes petites... Ses feuilles comestibles sont délicieuses en salade.

Le pissenlit possède une longue racine pivotante qu'il faut arracher complètement pour s'assurer qu'il ne repousse pas aussitôt. Heureusement, on trouve sur le marché un petit outil peu coûteux et très efficace.

Sa présence indique un sol compacté et riche en matières organiques animales. S'il y en a vraiment beaucoup, c'est signe qu'il vaudrait mieux oublier l'épandage de fumier pour quelques années...

(Photo : Pixabay)

Le chiendent (Elytrigia repens)

Celle-là, on la déteste particulièrement! Pas facile de s'en débarrasser... Il faut arracher et arracher encore; et ses rhizomes rampants, et donc sa multiplication rapide,  ne nous facilitent pas la tâche! Utilisez une binette pour retirer le plus de racines possibles.

La présence de chiendent est signe que le sol est fatigué et qu'il contient trop de nitrates et de potassium. Il serait donc bon de cesser les engrais (surtout les engrais chimiques) pendant un certain temps.

(Photo : James K. Lindsay, Wikimedia Commons)

Le pourpier (Portulaca oleracea)

On parle ici de l'espèce sauvage et non de la plante annuelle ornementale qu'on trouve en centre-jardin, évidemment. Petite plante grasse rampante produisant des fleurs jaunes, le pourpier a au moins l'avantage d'être comestible... Contrairement à bien d'autres mauvaises herbes, il n'est pas trop difficile à arracher, ses racines étant assez superficielles.

On le retrouve dans les sols piétinés et compactés; là encore, un peu de compost serait bénéfique.

(Photo: Pixabay)

L'oxalide dressée (Oxalis stricta)

Certains la confondent avec le trèfle, mais les feuilles de l'oxalide sont plus tendres et ses fleurs jaunes sont complètement différentes de celles du trèfle. Elle pousse à peu près partout mais est heureusement très facile à arracher.

L'oxalide n'est pas systématiquement considérée comme une mauvaise herbe... mais vu la quantité que je dois enlever dans mes plates-bandes, je la classe dans le lot!

(Photo : Pixabay)

Le liseron (Convolvulus arvensis)

Celle que je déteste le plus!

En fait, je n'avais pas de problème avec elle jusqu'à ce que mon voisin vende sa maison. La nouvelle propriétaire n'entretient pas sa haie et le liseron s'y est installé. Comme c'est une plante rampante et grimpante, elle a traversé la clôture qui sépare nos deux jardins. Depuis l'été dernier, c'est l'enfer! Ce foutu liseron s'enroule et s'entortille autour de mes vivaces, je passe mon temps à en arracher des mètres... L'horreur! Les fleurs roses ou blanches peuvent vous sembler bien jolies mais croyez-moi, cette plante peut carrément en étouffer d'autres!

La racine principale du liseron pouvant s'enfoncer très profondément dans le sol, il est pratiquement impossible de le déraciner; le meilleur moyen de s'en débarrasser est de le tailler au ras du sol le plus souvent possible pour l'empêcher de pousser. C'est laborieux mais, avec un peu de patience, on peut y arriver.

La présence du liseron indique un sol lourd, argileux et un excès d'azote. Il fait cesser d'utiliser des engrais dans cette zone et y mettre du compost pour améliorer la structure du sol.

(Photo : Pixabay)

Ceci n'était qu'un aperçu des indésirables qu'on ne veut pas avoir chez soi. En terminant, un dernier conseil: pour limiter le désherbage, plantez abondamment afin de ne pas laisser trop d'espace aux mauvaises herbes. C'est bien connu, la nature a horreur du vide...