Planter des vivaces indigènes du Québec, une bonne idée

Je me suis intéressée, il y a deux ans, en préparant une conférence, aux plantes indigènes du Québec, et plus particulièrement aux vivaces indigènes que l'on peut trouver sur le marché. Je dois admettre que j'ai été étonnée de constater qu'un si grand choix était disponible; c'est une excellente nouvelle! 

D'abord, je spécifie qu'on entend, par indigène, que la plante est originaire d'ici et n'a pas été introduite, comme c'est le cas pour l'achillée millefeuille (Achillea millefolia). Donc, ce n'est pas parce qu'une plante pousse ici à l'état sauvage qu'elle est nécessairement indigène.  

Alors, j'ai découvert ainsi de véritables trésors; beaucoup de petites beautés des forêts, aux fleurs délicates, de superbes feuillages, bref de quoi ajouter de la nouveauté au jardin.

L'avantage d'introduire des plantes indigènes, c'est que celles-ci étant déjà bien adaptées à nos sols et nos conditions climatiques, elles sont beaucoup moins vulnérables aux insectes ravageurs et aux maladies.

Attention, évitez la cueillette en nature, soyez responsables! Toutes ces plantes sont disponibles sur le marché, sous forme de plants ou de semences; il suffit de faire une petite recherche sur le web pour les trouver. 

Plusieurs ont retenu mon attention et j'ai eu envie de vous les présenter.


Monarde fistuleuse (Monarda fistulosa) 

Les monardes sont bien connues, (particulièrement Monarda dydima); on les voit fréquemment en centres-jardin. Cette espèce indigène leur ressemble beaucoup mais il semblerait qu'elle soit moins sensible à la maladie du blanc (oïdium). La floraison estivale est habituellement d'un beau mauve pâle mais elle peut également être blanche. 

J'en ai semé l'été dernier (les graines germent très facilement) mais les plants étaient trop jeunes pour fleurir. Par contre, je peux d'ores et déjà vous dire qu'ils ont très bien résisté à l'hiver et j'ai bon espoir d'obtenir une première floraison dans quelques semaines.


(Photo: Kurt Stuber, Wikimedia Commons)



Asclépiade incarnate (Asclepias incarnata)

Cette espèce accuse une certaine ressemblance avec sa cousine l'asclépiade commune (Asclepias syriaca); on la cultive cependant dans un sol un peu plus humide, autant que possible. Sa floraison rose en petits bouquets est bien mignonne et assez durable. Elle se sème très bien.

L'asclépiade incarnate a la réputation d'être moins envahissante que l'asclépiade commune (qui, elle, risque de vous faire regretter d'avoir voulu la cultiver!). Elle a elle aussi beaucoup de succès auprès du papillon monarque et de ses chenilles; elle contribue donc à la sauvegarde de ce bel insecte en voie de disparition. 


(Photo : NSP Staff, Wikimedia Commons)



Verveine hastée (Verbena hastata)

J'ai été séduite en voyant des photos de cette plante; sa floraison en épis d'un ton lavande lumineux m'a tout de suite plu. J'ai donc commandé des graines l'hiver dernier.

Les semis demandent du temps; il faut qu'il subissent une période de froid de plusieurs semaines (je ne me souviens plus si je les ai mis au frigo ou au congélateur...?) avant d'être ensuite exposés à une température normale. Mais une fois le processus accompli, les semences ont bien germé et les plantules ont pu être introduits au jardin en début d'été. 

J'ai été très agréablement surprise de voir une première floraison peu de temps après; mieux encore, c'était encore plus joli que ce que j'espérais! Alors, je n'hésite pas une seule seconde à vous recommander cette belle indigène.


(Photo: Isabelle Frappier)



Lis du Canada (Lilium canadense

Ce beau grand lis dont le port rappelle celui du lis martagon produit en juillet-août des fleurs jaunes ou orangées joliment mouchetées. En fait, il est si beau qu'on a presque du mal à croire qu'il s'agit d'une plante sauvage; on dirait plutôt qu'il s'est échappé d'un jardin... 

Ce lis appartient aux espèces vulnérables alors on évite de le cueillir en nature; il est tout à fait possible de se procurer des semences. Il semble que celles-ci ne soient pas faciles à faire germer mais quand on aime les défis...


(Photo: Arnold Trachtenberg, Wikimedia Commons)



Trille blanc (Trillium grandiflorum) et trille rouge (Trillium erectum

J'adore ces petites plantes qui parsèment le sol de nos forêts au printemps! J'aime leur grâce, la symétrie de leurs fleurs, leur façon de former de jolies colonies...

Les trilles demandent cependant de la patience. Entre le semis et la première floraison, il peut s'écouler de 10 à 15 ans! Il vaut donc probablement mieux acheter des plants, et, même là, il faut attendre; mon plant de trille blanc me fait de magnifiques feuilles vertes tachetées de marron chaque printemps depuis 7 ou 8 ans, semble en pleine forme mais je n'ai toujours pas encore obtenu de fleur. 




(Photo : Pixabay)


Sabot de la vierge (Cypripedium acaule)

Une orchidée bien de chez nous, eh oui! De toute beauté... Qui ne rêve pas de cultiver cette merveille au jardin? Si vous avez un petit coin ombragé, elle y sera très bien!

Il faut s'armer de patience, cette fois encore: le sabot de la vierge met des années à s'implanter et à fleurir. C'est la raison principale pour laquelle il faut vraiment s'abstenir de la cueillir en nature. De toute façon, c'est carrément inutile de le faire car un spécimen déraciné et déplacé survit très rarement.

(Photo : Pixabay)




Quatre-temps (Cornus Canadensis)

Voici une autre petite plante des bois, qui enjolive le printemps de sa floraison blanche et se multiplie pour former des colonies. Elle peut être utilisée comme couvre-sol dans un endroit ombragé ou semi-ombragé.

Je n'ai pas eu de chance avec mon premier plant de quatre-temps (qu'on appelle aussi cournouiller du Canada); un gentil raton-laveur a pris l'habitude de venir le piétiner alors qu'il était était au tout début de sa croissance... J'ai essayé de le protéger mais le mal était fait. Comme le raton a un jour eu peur de mon chat et n'a plus remis les pattes chez moi, je viens de replanter des quatre-temps. C'est une vivace trop mignonne pour que je puisse m'en passer! 


(Photo : Jason Hollinger, Wikimedia Commons)



Lobélie cardinale (Lobelia cardinalis)

Probablement une des plus colorée parmi nos indigènes, cette lobélie offre une magnifique floraison rouge en juillet et août. Mesurant de 60 à 120 cm de hauteur, elle pousse surtout sur les rives des lacs, le bord des rivières et les marécages; elle aime les sols humides. Par contre, elle n'est pas aussi résistante au froid que bien des plantes d'ici, ce qui fait qu'elle est pratiquement absente des régions plus au nord; mais si vous habitez le sud du Québec, il ne devrait pas y avoir de problèmes.

La lobélie cardinale est relativement facile à trouver sur le marché; elle se sème également très bien. Son gros défaut est qu'elle est de courte vie... Mon conseil? Faites des semis régulièrement; vous en aurez alors de nouveaux plants prêts à prendre la relève. 


(Photo : Pixabay)



J'espère que ce petit échantillon de la flore de chez nous vous a plu; des dizaines d'autres espèces sont offertes par des producteurs qui ont à coeur de préserver notre belle nature et de nous permettre de la cultiver chez nous de façon responsable. Il n'en tient qu'à vous de découvrir cette richesse! 













Commentaires

  1. Coucou,

    J'aime beaucoup la 1ère que tu présentes :)
    Quant à la verveine, sa fleur ressemble un peu à celle de la menthe. Super jolie !

    Bisous

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    1. C'est vrai qu'il y a une ressemblance; en tout cas, je peux t'affirmer que c'est vraiment une jolie floraison.

      Bisous à toi

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    1. Moi aussi! La couleur est très jolie et la floraison dure un bon moment.

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  3. Hello,
    Je dois dire qu'elles sont bien jolies : j'aime une préférence pour Monarde fistuleuse et le Lis du Canada. ça doit apporter beaucoup de syle à un jardin !
    Bises

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    1. Très bons choix! Les lis du Canada sont en effet très élégants dans un jardin.

      Bisous à toi

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  4. On valorise le terroir québécois pour ce qui est de la gastronomie. Je trouve géniale, ton idée de cultiver des plantes indigènes. C’est mettre en valeur notre sol québécois! J’ai même reconnu une fleur qui pousse dans les bois près de chez moi!

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    1. Voilà! Valoriser notre flore et il n'y a que des avantages à cultiver des indigènes.

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  5. oui ce sont des belles fleurs j aime beaucoup

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  6. Elles sont si jolies.
    A chaque fois que je lis ton blog, j'ai envie de mettre encore plus de fleurs chez moi.
    Des bises

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    1. Merci, ça me fait très plaisir que tu me dises ça! :)

      Bisous à toi

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  7. Coucou ! Merci pour ce tour d’horizons d’indigènes provenant du Québec, je ne connaissais pas du tout et j’avoue que découvrir, la richesse des terres du Québec , ça m’a fait un peu voyager, ça fait du bien ! Je n’en connaissais aucune et elles sont toutes magnifiques. Bisous

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  8. Le trille a attiré mon attention mais j'avoue qu'il faut être sacrément patient pour ce genre de plantes et ce n'est pas mon cas ^^ J'espère que tu auras vite des fleurs!
    Bisous

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    1. Je l'espère aussi! Pas cette année, en tout cas, la période de floraison est terminée et toujours rien... Allez, je garde espoir pour l'an prochain! ;)

      Bisous à toi

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